Gestion du stress et régulation émotionnelle

A quoi servent nos émotions ?

Surprise, joie, peur, tristesse, dégoût, colère, nos émotions influencent nos pensées et nos comportements.

 

Ces ressentis nous informent de l'impact des événements de vie sur notre équilibre intérieur. Ils donnent un sens à nos expériences subjectives, nous permettent d'apprécier et de partager les événements heureux, nous alertent sur des dangers potentiels.

 

Ce système de perception et de guidage influence toutes nos décisions et toutes nos actions.

Comment peuvent-elles nous perturber ?

Certains traits de personnalité (agressivité, timidité, etc.), un contexte de vulnérabilité familial, professionnel et/ou physique peuvent perturber ce système de guidage et d'ajustement aux événements.

 

Nos émotions, quand elles sont "trop fortes" ou inhibées, prennent ainsi le contrôle exclusif de nos pensées, de nos cognitions, au détriment de notre capacité à raisonner, à relativiser et à assimiler nos expériences douloureuses.

 

À défaut d'une bonne régulation émotionnelle ou d'une bonne gestion de notre stress, nos ruminations anxieuses et/ou dépressives, nos pensées obsessionnelles ou notre incapacité à ressentir (1) peuvent se systématiser et désorganiser nos comportements : état de stress chronique, attaque de panique, évitement social, repli sur soi, compulsions, addictions, etc.

(1) L'incapacité à ressentir, également nommée alexithymie, est une difficulté à identifier, différencier et exprimer ses émotions, ou parfois celles d'autrui. Ces difficultés sont communément observées parmi les patients présentant des symptômes psychosomatiques, c'est à dire des symptômes physiques aggravés par des facteurs psychiques. 

Ont-elles un impact sur notre santé ?

Des troubles fonctionnels : perturbation du sommeil, de l’alimentation, de la sexualité et/ou des troubles somatiques : douleur et fatigue chronique, burnout, pathologies cardiovasculaires, hypertension, diabète, etc. peuvent apparaître ou s’exacerber sous l’influence de cette dysrégulation émotionnelle.

 

On parlera parfois de troubles psychosomatiques, c'est à dire de symptômes physiques aggravés par des facteurs psychiques. 

 

Ces troubles fonctionnels et/ou somatiques mettent à leur tour en péril notre capacité psychique à profiter du soutien social ou des moments heureux qui s'offrent à nous. Notre faculté à nous émouvoir s'émousse peu à peu, et nous n'arrivons plus à décrypter nos ressentis, ni même à les partager. 

 

La vie se vide petit à petit de son sens et l'espoir d’un avenir meilleur disparaît.

Peut-on rétablir notre équilibre émotionnel ?

Grâce à l’homéostasie (1), notre équilibre émotionnel se rétablit généralement de lui-même. Cette capacité naturelle a pourtant des limites quand la « charge » est trop lourde, ou que nos ressources personnelles viennent à manquer : énergie, santé, soutien matériel, social et familial, etc.

Dans certaines situations, une aide extérieure sociale, médicale, et/ou psychologique peut s’avérer utile.

 

Un soutien psychologique, et/ou une psychothérapie, permettent d’optimiser ce retour à la normale et de limiter la chronicisation de certains troubles.

 

(1) L'homéostasie est notre capacité à conserver notre équilibre de fonctionnement en dépit des contraintes qui nous sont extérieures.

Sommes-nous tous concernés par ces déséquilibres émotionnels ?

Nous pourrions penser que ces troubles émotionnels ne concernent qu'une partie d’entre nous et dépendent essentiellement de notre personnalité.

 

En réalité, notre équilibre émotionnel et psychique découle de la combinaison de nombreux facteurs dont nous ne sommes pas toujours maîtres :

  • Biologiques : génétique, santé, etc.
  • Environnements, contextes : travail, famille, société, etc. 
  • Événements : licenciement, séparation, maladie, deuil, etc. 
  • Éducation : déficitaire, rigide, insécure, etc. 

Ainsi, les « fortes personnalités », « les perfectionnistes », ou ceux donnant constamment « le change » ou faisant "bonne figure": dirigeants, managers, professionnels de santé, soutiens de famille, etc., s'exposent un jour ou l'autre à une « surcharge émotionnelle ».

 

Nos difficultés culturelles et/ou éducationnelles à demander et à accepter une aide extérieure augmentent également ce risque.

 

Les troubles émotionnels peuvent finalement tous nous concerner, toucher nos proches ou nos patients.

Peut-on prévenir ou diminuer ces troubles émotionnels  ?

Certains traitements médicamenteux sont susceptibles de soulager ces troubles, en particulier dans leur phase aigüe.

 

Il existe également des solutions non-médicamenteuses, préventives et/ou curatives, pédagogiques et/ou psychothérapeutiques susceptibles de renforcer notre capacité naturelle à rétablir cet équilibre émotionnel et à limiter les risques de rechutes.

 

Quand ces troubles se déclarent, un médecin, un psychiatre ou un psychologue clinicien sont susceptibles de nous conseiller sur les solutions qui s'offrent à nous.